Compte rendu de ma réunion publique sur le logement

Lundi 05 février, j’organisais à Lorient une réunion publique sur le logement en présence des différents acteurs du territoire. 

J’ai souhaité cet événement comme étant un outil de démocratie participative. Il s’inscrit dans la dynamique du Parlement des Simones que j’ai initiée avec vous au printemps 2023 afin de faire remonter vos besoins et nourrir mon travail parlementaire. 

En amont de cette réunion, mon équipe est allée à la rencontre des habitants de la circonscription pour échanger avec eux sur leurs préoccupations et recueillir des témoignages. A cette occasion, nous avons pu réaliser une courte vidéo pour leur donner la parole :

Une enquête en ligne était également ouverte, à laquelle vous êtes plus de 50 à avoir participé. Lors de la réunion publique, vous étiez également plus d’une centaine à avoir fait le déplacement, preuve que le logement est aujourd’hui une préoccupation majeure pour nos concitoyens.


Lors de cette soirée, la 1ère table ronde était consacrée aux réalités du logement sur le territoire avec des témoignages de plusieurs professionnels :

  • Benoît RUSEFF – Co-dirigeant de Russef & Latruff Immobilier & Fondateur de SEEMO
  • Jérémy BORDIGNON – Directeur général adjoint chez FOYER D’ARMOR-LB HABITAT 
  • Loïc HIRRIEN, Directeur général chez Agora Services
  • Benjamin KELTZ, journaliste indépendant correspondant au Monde en Bretagne et auteur du livre « Bretagne secondaire »

Les échanges se sont ouverts par l’intervention de Benoît RUSEFF, qui a tenu à rappeler que l’envolée récente des prix ne permettait plus aux potentiels acheteurs d’investir. Il faut compter aujourd’hui 4000 € par m2 dans le neuf alors qu’il y a 2 ans le prix était autour de 2500 € par m2. L’arrêt du dispositif Pinel fin 2024 étant venu renforcer ce phénomène car les potentiels acquéreurs se retrouventdésormais sans alternative pour les inciter à investir dans le neuf.

A cela s’ajoutent les coûts élevés des matériaux et de la TVA qui ne permettent pas une diminution du prix des ouvrages. Jérémy BORDIGNON regrettait ainsi le manque deflexibilité des banques comme facteur aggravant pour le secteur. L’augmentation du montant de l’apport exigé pour lesprimo accédants réduit aussi encore le nombre d’acquéreurspotentiels. Le changement trop fréquent des réglementations entraîne quant à lui une multiplication des lois qui finissent par se superposer. Il est nécessaire, selon lui,de décentraliser les politiques du logement pour qu’elles s’adaptent à la spécificité des territoires.

Après avoir détaillé les actions menées par Agora Service, Loïc HIRRIEN a expliqué son souhait de voir se mettre en place un « parcours résidentiel » à même de répondre aux évolutions démographiques. Ce qui serait alors une réponse possible aux nouveaux flux de population par l’adaptation del’offres de logements aux besoins des habitants.

Enfin, Benjamin KELTZ a présenté les résultats de son enquête sur les résidences secondaires sur le littoral breton. Avec un double constat qui interroge : d’une part l’envolée des prix qui empêche l’accès au littoral aux classes moyennes et les repoussent dans les terres alors même que les besoins en main d’œuvre sont croissants sur ces territoires au regard des attentes d’une population vieillissante et du développement de l’activité touristique.


Cette première table ronde s’est achevée par la diffusion d’une interview de Guillaume NICOL et de Marie LE DU, acteurs engagés dans la transformation du territoire et porteurs de projets innovants Village Colibri et Village Bigoud.


La 2ème table ronde était consacrée à la politique du logement sur le territoire pour garantir à tous un habitat sain, durable et abordable. Etaient présents pour en discuter : 

  • Marc BOUTRUCHE, Vice-Président Lorient Agglomération, en charge du logement, et membre du CA de Morbihan Habitat
  • Marie-Laure LE PRIOL, Présidente de la Fédération du Bâtiment du Morbihan et dirigeante d’une entreprise familiale de couverture à Pontivy
  • Mme Annaïg LE MEUR, Députée du Finistère et Rapporteure d’une mission d’information auprès du Premier Ministre sur la révision fiscale locative

Pour Marc BOUTRUCHE, il est nécessaire que l’Etat bâtisse du neuf afin de rendre le foncier plus abordable et de soutenir le développement de l’offre en logement social. L’adoption en 2021 de la loi Zéro Artificialisation Net (ZAN) a réduit drastiquement l’offre de foncier disponible et augmenté par effet de levier son prix. Face à ces contraintes, il faut repenser l’habitat urbain pour qu’il puisse correspondre aux besoins de demain, en construisant par exemple plus de petits logements pour accueillir les personnes âgées seules ou les familles monoparentales.

Marie-Laure LE PRIOL, qui représentait le bâtiment a dénoncé pour sa part, un manque de réactivité de la part des communes qui possèdent, selon elle, un potentiel de foncier non utilisé (Friches industrielles). Elle pointe aussi le manquede communication de l’Etat sur les objectifs et enjeux de la loi ZAN. 

Enfin, Annaïg LE MEUR a détaillé plusieurs propositions de loi pour faire baisser le coût du logement. Elle a évoquéen particulier la loi adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale le 29 janvier 2024 pour remédier aux déséquilibres du marché locatif en zone tendue.L’objectif étant de réguler l’essor des meublés de tourisme en alignant les règles fiscales et réglementaires sur celles des locations de longue durée. 


La soirée s’est achevée par une session de questions-réponses entre les intervenants et les personnes présentes dans la salle.  

Je tiens à remercier l’ensemble des intervenants d’avoir accepté de participer à la table ronde ainsi que toutes celles et ceux qui se sont exprimés pour témoigner de leur situation et proposer des pistes de réflexion ou de solution. Les résultats de l’enquête vous seront communiqués prochainement.